Lettre d'information sur les pêches n°141 (Mai-Août 2013)

Éditorial

Depuis 1990, les prises totales de thons capturés dans les eaux des pays océaniens (zones économiques exclusives) ont augmenté de 150 %. De plus, les données recueillies et analysées par le Programme pêche hauturière de la CPS indiquent qu’une grande partie d’entre eux sont capturés à moins de 100 milles marins des côtes des pays. Parallèlement, on estime que le nombre de thons a sensiblement diminué au cours des trente dernières années, cette baisse atteignant jusqu’à 65 % pour certaines espèces, comme le thon jaune.

Même si l’on considère que les stocks de thonidés dans la région affichent toujours une relative bonne santé, ou que, du moins, ils restent supérieurs au seuil correspondant au rendement maximal constant, l’appauvrissement des stocks n’a pas la même incidence sur la pêche industrielle et les artisans pêcheurs. La réduction des stocks n’est pas homogène dans l’océan Pacifique : l’épuisement des stocks peut être localisé, ce qui touche principalement les flottilles artisanales locales qui, contrairement aux flottilles industrielles, ne disposent pas des moyens suffisants pour parcourir de grandes distances afin d’aller capturer des thons dans d’autres zones.

Un certain nombre de solutions ont été envisagées dans le but de réduire l’impact de la pêche thonière industrielle sur la pêche artisanale (voir l’article de Shelton Harley). Le présent bulletin d’information contient cinq articles portant sur les solutions qui ont été proposées, à savoir : approfondir les connaissances actuelles sur les thonidés et leurs stocks ; plaider en faveur de l’adoption de mesures de gestion répondant spécifiquement aux besoins de la pêche artisanale, aux échelons national et international ; et installer des dispositifs de concentration du poisson (DCP) près des côtes pour que les espèces pélagiques soient plus facilement accessibles aux artisans pêcheurs (voitr l'article de David Itano).

Aymeric Desurmont