Lettre d'information sur les pêches n°149 (Janvier-Avril 2016)

Éditorial

La collecte de données halieutiques reste une gageure pour les agents des services des pêches océaniens, notamment dans les îles périphériques éloignées. Compte tenu de l’essor rapide de l’accessibilité à Internet dans la région, la CPS a pris ce dossier à bras-le-corps et mis au point une application novatrice qui permet aux artisans pêcheurs de consigner des données sur un téléphone portable ou une tablette et de les transférer ainsi plus facilement aux services des pêches, même s’ils sont déployés dans des zones reculées (p. 2). Cette nouvelle application contribuera également à réduire le temps écoulé entre la collecte des données et leur traitement, ce qui est essentiel pour mener à bien, en temps et en heure, les évaluations des stocks de poissons. Il sera intéressant de voir si ce nouvel outil est rapidement adopté par les usagers auxquels il se destine.

Dans la région Pacifique, il arrive parfois que la viabilité économique de la filière aquacole soit tributaire de l’épuisement des stocks naturels de certains poissons ou invertébrés et de la flambée des prix qui en découle. S’agissant de l’holothurie de sable, espèce tropicale particulièrement prisée et largement surexploitée (p. 22), le moment est peut-être venu d’assurer la viabilité économique de la filière.

Des projets pilotes, publics ou privés, mettent aujourd’hui à l’honneur l’aquaculture des holothuries de sable dans plusieurs pays, dont Kiribati (p.13). Il est étrange toutefois de constater que l’aquaculture ne doit parfois son salut qu’à la mauvaise gestion des ressources halieutiques.

Vous noterez que le terme “données” apparaît plus de cent fois dans le présent numéro. Voilà qui n’est guère surprenant dans une lettre d’information sur les pêches, mais qui témoigne sans doute de l’intérêt croissant de nos contributeurs et de nos lecteurs pour les problématiques de gestion.

Aymeric Desurmont
Chargé de l'information halieutique